La technicalité du savoir-être en santé : mesurer l'immesurable
Résumé
Le livre "La gouvernance par les nombres" d'Alain Supiot explore l'utilisation des indicateurs quantitatifs dans l'évaluation, soulignant leur rôle dans la compréhension du processus social de l'évaluation. L'évaluation quantitative, comme celle des étudiants en médecine, doit être perçue comme des indicateurs de compétences professionnelles plutôt que de simples mesures de réussite académique. Cependant, dans notre ère de quantification généralisée, le défi est de reconnaître que ces évaluations visent à juger non seulement la qualité finale, mais aussi les compétences acquises en cours de parcours. En effet, l'évaluation sommative, à la fin d'un apprentissage masque souvent les chiffres intermédiaires et les traces d'apprentissage. Or, l’adjonction du "Care" (prendre soin de l'individu) au "Cure" (traiter de la maladie) exige une forme d’évaluation pouvant justement évaluer des compétences cliniques ne relevant pas que de la finalité biomédicale. En France et au Canada, l'évaluation des compétences (biomédicales et communicationnelles) dites « génériques » est étudiée, et des projets innovants comme l'utilisation de l'intelligence artificielle pour améliorer l'enseignement des compétences relationnelles sont en cours. Dans une perspective critique, l’enjeu de ce texte est de questionner la manière dont ces compétences « génériques » sont comprises et mobilisées lors des ECOS (Examens cliniques objectifs et structurés).
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